Détails sur l’inondation - 1950-04-20 - 1950-04-24

Bassin du fleuve Saint-Jean : Des pluies torrentielles sont tombées entre le 20 et le 21 avril. Quatre pouces [environ 100 mm] de pluie sont tombés dans le bassin de la rivière Oromocto et deux pouces [environ 50 mm] de pluie ont été enregistrés à Fredericton et dans le bassin du fleuve Saint-Jean. La pluie a été causée par un système dépressionnaire provenant de la région des Grands Lacs. De gros embâcles se sont formés et on a signalé la présence de morceaux de glace mesurant deux pieds [0,6 m] d'épaisseur. Des embâcles se sont formés sur la rivière Keswick, dans la région des battures McKinley, ainsi qu’à Long’s Creek. D’importantes zones de faible altitude ont été inondées le long des rivières Keswick, Oromocto et Nerepis. La circulation ferroviaire était immobilisée dans le bassin inférieur du fleuve Saint-Jean et des emportements ont été signalés à Zealand, à Taymouth, à Marysville, à Penniac, à Durham, à Welsford et à Fredericton Junction. Plusieurs ponts-routes ont été emportés, dont deux traversant la rivière Tobique, un à Plaster Rock et l’autre à Arthurette, un enjambant la rivière Oromocto à Hoyt, deux à Marysville et un traversant le ruisseau Back à Blissville. Des ponts ont également été endommagés à Florenceville et à Bailey. Les services de téléphone et d’électricité ont été perturbés dans la région de Plaster Rock de même que dans la localité de Hoyt. Quelques maisons ont été inondées le long de la rivière Oromocto. Bassin de la rivière Restigouche : Dans le bassin de la rivière Restigouche, les eaux de crue ont interrompu la circulation ferroviaire et des quantités de bois à pâte ont été perdues dans la rivière et ses tributaires. De nombreuses localités ont été touchées gravement et les dommages aux propriétés auraient été très importants le long des rivières Restigouche et Matapédia. Des embâcles se sont formés à la hauteur du pont de Matapédia ainsi que sur la rivière principale entre Broadlands, au Québec, et Tide Head, au Nouveau-Brunswick. De Runnymede à Matapédia, plusieurs granges ont été détruites sur la rive néo-brunswickoise de la rivière. À Babcock's Crossing, plusieurs familles ont été forcées d’évacuer leur domicile. À Matapédia, le sous-sol de l’hôtel Restigouche et plusieurs autres bâtiments ont été inondés. Un garage à proximité de l’hôtel a été inondé, causant des dommages aux automobiles et à un camion. Le rez-de-chaussée du magasin Adam’s aurait été inondé et il aurait fallu monter les marchandises à un étage plus haut. La section de la voie ferrée du CN dans la sous-division de Gaspé était submergée entre Matapédia et Sillarsville, au Québec. Entre Matapédia et Flatlands, plusieurs granges ont été détruites. Le Lower Restigouche Salmon Club et d’autres propriétés ont été lourdement endommagés et plusieurs maisons de la région ont également été inondées. À Wyers Brook, un embâcle s’est formé sur les battures, et une maison ainsi qu'une grange ont été emportées par la rivière. Bassin de la rivière Miramichi : Des résidents de Lyttleton et de Halcomb, le long de la Petite rivière Miramichi Sud-Ouest, ont été isolés pendant plusieurs jours. Le courant électrique dans les villages a été perturbé lorsque le pont Somers à Lyttleton a été détruit. La glace et les eaux de crue, particulièrement le long de la Petite rivière Miramichi Sud-Ouest, ont endommagé quelques centres sportifs de plein air. Des bateaux, du bois d'œuvre et des quais ont été soit endommagés, soit perdus sur les deux rives de la rivière dans la région de Newcastle. Plusieurs tronçons de la route de Chatham à Richibucto ont été emportés. Sud-est du Nouveau-Brunswick : Les marées hautes et la crue printanière auraient bloqué la route entre Moncton et Amherst, à quatre milles [environ 6,4 km] à l’ouest de Dorchester. Le chemin a été inondé à une profondeur d’un pied sur une distance d'un quart de mille. Sud-ouest du Nouveau-Brunswick : La voie ferrée entre Musquash et Lepreau a été inondée. Un important emportement a eu lieu sur la voie ferrée du CP entre St. Andrews et McAdam à la suite des débits élevés de la rivière Digdeguash. Un train de travaux et son équipe de cent ouvriers ont été mobilisés pour effectuer des réparations. Bassin de la rivière Magaguadavic : La voie ferrée du CP a été inondée près de St. George et l'usine de pâte à papier a été contrainte de suspendre ses activités en raison des hautes eaux. Des résidences ont été évacuées à Second Falls et à Bonny River; certaines étaient inondées sous trois pieds d’eau [0,9 m]. Sur le lac Utopia, des chalets d’été étaient inondés. L’eau atteignant les fenêtres de certains chalets. Bassin de la rivière Sainte-Croix : L’inondation du bassin de la rivière Sainte-Croix était accompagnée de marées hautes. Conséquemment, l’eau derrière l’aboiteau ne pouvait s’écouler. À Milltown, le pont international a été endommagé et jugé non sécuritaire pour la circulation automobile. Plusieurs maisons de Milltown, au Nouveau-Brunswick, ont été évacuées. De grandes quantités de bois d’œuvre et de billes de bois ont été perdues.

Pluies fortes coïncidant avec la débâcle printanière à un moment où le sol était toujours gelé. Quelques embâcles sont survenus (figure 23).

Bassin du fleuve Saint-Jean : On a enregistré une chute de pluie de 3,11 pouces [79,0 mm] à la ferme expérimentale du Dominion, à Fredericton. Toujours à Fredericton, le fleuve a atteint un niveau de 22,1 pieds [6,74 m], ce qu’on estimait être 20,8 pieds [6,34 m] au-dessus du niveau minimal en saison estivale. La rivière Nashwaak n’avait pas connu, semble-t-il, un niveau aussi élevé depuis 27 ans. On ne se souvient pas que la crue de la rivière Oromocto ait déjà atteint ce niveau. Le débit maximal moyen quotidien à Pokiok était de 223 000 pieds cubes par seconde [6 315 m3/s]. Bassin de la rivière Restigouche : Un résident de Flatlands a avancé qu'il s'agissait de la pire débâcle le long des rivières Restigouche et Matapédia en 50 ans. Les eaux de crue auraient atteint les fenêtres du deuxième étage du bâtiment du club de pêche de Restigouche, près de Matapédia, au Québec.

Les ponts, les lignes de chemin de fer et les routes ont subi les plus gros dommages. Selon les articles de presse, les dommages étaient évalués à un million de dollars ou plus au Nouveau-Brunswick. Probablement la moitié de l'ensemble des dommages est survenu dans le bassin du fleuve Saint-Jean. Les évaluations avancées pour rebâtir les ponts qui avaient été détruits étaient de l'ordre des 150 000 $. Dans le district de Restigouche, le CN a utilisé de 300 à 400 hommes pour réparer les lignes de chemin de fer.